Etude des pigments

Les cadmiums

Jaunes, oranges et rouges de cadmium: pigments synthétiques minéraux; toutes les couleurs dérivées du cadmium sont trés fixes à la lumiére et stables dans tous les mélanges avec réserves en ce qui concerne les jaunes de cadmium (citron et clair) qui ne doivent JAMAIS être mélangés à des couleurs dérivées du plomb (blanc d´argent). Les rouges de cadmium sont plus stables que les jaunes mais moins siccatifs.

Les cobalts

Les cobalts sont des pigments synthétiques minéraux à base d'oxyde mixte de cobalt et d'aluminium

Les terres (ocres)

Brun de Mars: (même composition que les autres couleurs de Mars) assez utile mais pas nécessaire, manquant peut-être un peu d’éclat.

 

Hématite: avec de l’huile de lin elle fournit à la peinture de la protection contre la corrosion. Miscible avec tous les liants elle absorbe les rayons UV, en augmentant ainsi sa résistance à la lumière.De couleur rouge jusqu´à violacée.

 

Ocre jaune (oxyde de fer) Indispensable. Jaune difficile à obtenir en mélange. Très belle clarté une fois mélangé au blanc. Les terres sont des pigments très absorbant, mais le plus souvent parfaitement stables. Ce sont le plus souvent des mélanges de divers oxydes. Trés solide, belle pâte couvrante et trés siccative.

 

Ocre rouge: obtenu par la calcination de l´ocre jaune. Trés szable, il absorbe les rayons UV et trés couvrant.

 

Ombre: la meilleure qualité vient de Chypre. Naturelle ou brûlée. Minéral à la limonite d´une couleur brune verdâtre

 

Terre de Sienne naturelle / Terre de Sienne brûlée / Terre d’Ombre brûlée: Trois pigments absolument nécessaires dans une palette, la terre d’Ombre naturelle étant à éviter pour son manque de solidité et pouvant se retrouver en mélangeant de la TOB avec de l’ocre jaune. En dehors de cela c’est une couleur très utile. La terre d´ombre, et terre verte sont trés riche en manganése et ont la réputation de repousser au broyage avec l´huile. La terre de sienne brûlée est trés solide, trés siccative et de belle pâte.

 

Les couleurs de mars: (oxydes de fer synthétiques) toutes fixes à la lumiére et stables dans les mélanges, ces couleurs sont plus colorées que les terres d´origine; leur siccativité, par contre, est peut-être un peu moins prononcée mais reste trés bonne. En rouge, jaune et noir.

 

Terre de Cassel : trop bitumineuse, à éviter. Ne sont pas colorées par l´oxyde de fer.

 

Terre verte  Pigment très ancien, assez peu éclatant et semi-transparent à transparent. De Chypre, Russie, Bohéme et de Vérone. C’est un vert utile en appoint quoique sa solidité soit contestée.


Quantité d’huile nécessaire pour les pigments terreux les plus courants  : pour 100g. de pigments TOB 50g, TSN 50g, Ocre rouge 48g, Ocre jaune 40g.

Les rouges ( et laques)

Le vermillon: le rouge vif et passionné de Vermeer. Sulfure de mercure très ancien, appelé aussi cinabre sous sa forme naturel, c’est un rouge vif, légèrement orangé. Il résiste mal à la lumière (problème de noircissement) et sa qualité dépend de sa préparation. Étant à base de souffre, il pose une multitude de problèmes de compatibilité.

 

Le carmin (laque) ou rouge cochenille (coccinelle), ce pigment très fugace se rapproche du magenta en plus beau, en plus fort. Il est obtenu à partir des pigments rouges des coccinelles.

 

La garance: (50-70) (alizarine) pigment végétal. C’est une laque fugace qui néanmoins possède un important pouvoir colorant.

 

Les rouges de Mars **** 2 (sesquioxyde de fer) parfois appelé rouge anglais. C’est une gamme allant du noir à l’orangé en passant par plusieurs bruns et rouges. Ce sont des pigments solides, convenablement couvrant et très compatibles. Leur seul défaut, qui peut aussi être une qualité est qu’ils manquent un peu de vivacité. Très utiles.

 

Les rouges cadmium *** 6 P X (sélénio-sulfure de cadmium) Pigment apparu au début du siècle, teintes vives et éclatantes, très bon pouvoir couvrant. Certains pigments (selon préparation) peuvent manquer de solidité.

 

Le cinabre: devient dur comme de l´acier dans le tube. Extrêmement cher.

Les jaunes / oranges

Jaune de bismuth ou jaune citron: comme remplacant du jaune de zinc.

 

Jaunes de Naples (antimoine de plomb + sulfate de chaux). Pigment relativement déconseillé en raison de son instabilité avec les pigments comportant du plomb, du soufre et du fer. C’est un jaune un peu terne qu’on peut aller chercher à partir de mélange. Trés clair, couvrant et siccatif. Relativement stable dans les mélanges à condition d´être bien préparé.

 

Jaune de chrome (chromate de plomb) Très beau jaune (un peu orangé) mais fugace, ne supportant pas le mélange avec les pigments comportant du soufre.

 

Jaunes cadmium (sulfure de cadmium) Très bonne couleur comportant une grande fraîcheur de ton et un bel éclat. Fortement conseillé.

 

Jaune Indien: la plus belle laque des laques jaunes. Pouvoir colorant trés intense et trés solide.

 

Jaunes de mars (sesquioxyde de fer) Même qualité que les rouges, la différences entre eux réside dans la cuisson.

 

Jaune de plomb d´étain: trés lumineux. Utilisé uniquement entre 1500 et 1750 en grande partie par Vermeer de Delft. Pigment nocif et trés cher.

 

Mine orange: devient dur comme de l´acier dans le tube

 

Stil de grain: (laque jaune tirée d´un arbrisseau. Trés beau jaune intense. Chez Kremer: provenant de baies vertes de noirprun et réséda, ce pigment transparent de tonalité ocre jaunâtre foncé ressemble à une ombre verdâtre, mais plus chaude et émaillée. Trés cher!

Les bleus

Liant à éviter: l´huile de lin. Donc le meilleur liant serait l´huile d´oeillette.

Bleu de céruléum (stannate de cobalt) Très beau bleu indispensable mais peut être remplacé par un turquoise pas trop clair ou un bleu primaire qu’on corrigera par adjonction de bleu de cobalt (et d’une pointe d’un rouge) dans le premier cas, et d’une pointe de jaune, de bleu cobalt et de rouge dans le second cas. C’est un des pigments les plus cher. Fixe à la lumiére, stable dans tous les mélanges, trés couvrant, siccatif.

 

Bleu de cobalt: (40-42) (aluminate de cobalt) Parfois appelé bleu de Smalte, très beau bleu, un peu électrique, légèrement rouge (et plus foncé) par rapport au céruléum et légèrement jaune (et plus clair) par rapport à l’outremer, totalement indispensable. Fixe à la lumiére, stable dans tous les mélanges, moyennement couvrant, siccatif. Egalement sensible comme l´outremer. Voici le texte original de Kremer-pigmente.de:
Le bleu de cobalt est un pigment relativement nouveau. Il fut découvert par Leithner en 1775, bien que sa production industrielle ne commença qu’au début du XIXème siécle. Dès lors il est devenu un pigment indispensable à toutes les techniques artistiques, y compris le pastel, grâce à sa tontalité caractéristique douce mais intense, qui tend légèrement à l’azurite. Ses effects son particulièrement beaux en milieux aqueux, qui permettent de dégrader les tonalités foncées jusqu’à un bleu doucement clair. En technique à l’huile, il doit être mélangé avec des huiles claires, comme celle de pavot ou de noix, pour en empêcher la reverdité de la tonalité qui pourrait être produite avec des huiles plus jaunes. Ses propiétés siccatives naturelles compensen la lenteur du séchage de cettes huiles. Dû au poids de ses particules, il tend à se séparer de l’huile, ce qui peut entraîner des problèmes dans les tubes: Y ajouter une charge ou de la cire d’abeille peut éviter cet effect, mais il est conseillable d’utiliser toujours de la peinture fraîche. Quand on moule le pigment, on doit faire attention à ne pas y ajouter trop d’huile: si la pâte devient liquide, il faut y ajouter encore du pigment. La maîtrise des proportions pour réussir un bilan équilibré entre pigment et huile s’acquière avec la pratique. Ses propriétés humidifiantes sont bonnes en tous les milieux, son pouvoir couvrant et sa capacité colorative sont plus modérés. Le Bleu de Cobalt est le pigment le plus cher entre les plus courants des palettes d’aujourd’hui. Il est aussi le seul qui soit absolument stable à la lumière et résistant à l’eau, raison par laquelle il devient idéal pour la peinture à la fresque. Cela, puis l’effect visuel singulier que la douceur de sa tonalité produit, le rend le classique favorit des artistes.

 

 

Bleu cendres convient pour les parties sombre de la chair

 

Bleu égyptien  bleu ancien remarquable, trés solide!

 

Bleu outremer: (30-36) pigment qui existe sous deux formes : le Lapis Lazuli véritable ou le bleu outremer artificiel (créé en 1826 et chimiquement identique au lapis lazuli). Sa solidité dépend de sa fabrication et il présente une semi-transparence plus ou moins prononcée. Fixe à la lumiére, stable dans les mélanges, assez peu couvrant, sensible à l´humidité et la sécheresse ("maladie de l´outremer").

 

Bleu de Prusse (ferro-cyanure de fer) pigment peu recommandé en raison de ses difficultés de broyage dans l’huile. Se rapproche du Phtalocyanine mélangé à un peu de noir.

 

Cendre d´outremer: bleu-gris contenant en grande partie du gangue. pigment trés subtil et cher, il donne un gris bleuté trés délicat dans les tons froids des chairs.

 

Violet de Bourgogne est trés beau

 

Violet de manganèse ou violet de Leykauf (photosphate de manganèse) Si on veut avoir un violet tout prêt, c’est celui-ci qu’il faut choisir malgré sa couleur légèrement éteinte. En dehors de cela, si il existe une couleur qu’on fabrique, c’est bien le violet.

 

Violet de cobalt foncé: Absolument fixe à la lumiére et stable dans tous les mélanges. Moyennement couvrant. Siccativité normale. Solide.

 

Violet de cobalt clair: fixe à la lumiére, un peu moins stable que le foncé. Couvrant. Siccativité normale. Solide.

Les verts

Vert anglais est de médiocre qualité (mélange de bleu de prusse, jaune de chrome et de sulfate de baryte)

Vert émeraude: (oxyde de chrome hydraté), aussi appelé Vert Guignet, puissance de coloration remarquable, légère et transparente, recommandé surtout pour les glacis. Apparu fin XIXè. Aspect noir au broyage.

 

Vert oxyde de chrome: (comme son nom l’indique) Moins éclatant mais plus opaque que le précédent. Recommandé. Trés stable dans tous les mélanges. Pâte onctueues, trés couvrante et trés siccative. Solidité exceptionnelle.

En fait toutes couleurs dérivées d´oxyde de chrome sont excellentes, à ne pas confondre avec les couleurs dérivées des chromates, en particulier du chromate de plomb (jaunes de chromes et vert anglais) qui sont néfastes.

 

Vert de Vérone trés solide mais terne.

 

Vert Véronèse: (acéto-arséniate de cuivre) appelé aussi vert Schweinfurth, peu recommandé.

 

Vert cadmium : même qualité que les jaunes.

 

Vert de cobalt: trés stable dans tous les mélange, siccativité moyenne.

Les blancs

Liant à éviter: l´huile de lin. Donc le meilleur liant serait l´huile d´oeillette ou de noix

Le blanc d´argent: (carbonate de plomd) plus pur que la céruse, donne une pâte trés dense, trés couvrante et trés siccative. Est toxique (éviter son emploi avec les cadmiums, surtout le jaune de cadmium citron). Sensible aux émanations sulfureuses qui le transforment en sulfure de plomb noir.

 

Le blanc de plomb : (9-15G) hydrocarbonate de plomb, appeler également céruse ou blanc d’argent. C’est un des plus anciens pigments, son aspect est d’un beau blanc, parfaitement couvrant, résistant à la lumière et très siccatif. Il souffre d’une toxicité marqué et de problèmes d’incompatibilité avec les pigments possédant du souffre.

 

Blanc de zinc : (20-25g) oxyde de zinc apparue au XVIIIè dont l’usage réel est plutôt au milieu XIXè. C’est un blanc globalement peu conseillé, son pouvoir couvrant est médiocre, il est froid et antisiccatif, ce qui entraîne des craquelures prématurées.

 

Blanc de titane : (16-18g) dioxyde de titane apparut au début du XXè siècle. C’est un beau blanc chaud (tirant sur le jaune) dont le pigment neutre est très couvrant et très résistant. C’est sûrement le plus utilisé.

 

Blanc de titanzinc: (17-20). Mélange de blanc de titane et blanc de zinc

Les noirs

Les noirs de calcination: (carbone) Éviter les noirs de fumée. Globalement les noirs sont peu siccatifs. Trois noirs sont utilisables, le noir de mars (un peu rouge), le noir de vigne (un peu brun-gris) le noir d’ivoire parfaitement noir. Il est utile d’avoir avec le noir d’ivoire, un autre noir plus chaud, ou moins fort.

 

Noir de vigne: (charbon de ceps de vigne) est fixe à la lumiére, stable dans tous les mélanges mais peu siccatif. Peut être obtenu aussi en mélangeant du noir d´ivoire et de l´outremer.

 

Noir de mars: est le plus sûr des noirs, trés siccatif par nature, ne craquelle pas.

 

Gris de Davy: originaire d´ardoise, pigment renforcé avec l´adjontion d´autres pigments. Excellent pour adoucir les mélanges sans les noircir.

 

Gris de Payne: un gris-bleu à partir d´un mélange de cramoisi, de bleu et de noir.

 

Sépia: mélange de terre d´ombre et de noir.

Les oxydes de fer

Sources: wikipédia.fr / Kremer-pigmente.de

Les oxydes de fer sont utilisés depuis l'Antiquité en tant que pigments.

On trouve parmi les oxydes de fer naturels :

  • L'ocre jaune (PY43) qui va du jaune verdâtre au jaune orangé
  • L'ocre rouge (PR102) aux différentes nuances brun-rouge
  • La terre de Sienne (PBr7), naturelle (jaunâtre) ou brûlée (rougeâtre)
  • La terre d'ombre (PBr7), naturelle (jaunâtre) ou brûlée (rougeâtre)

Les ocres sont des terres argileuses colorées par de l'oxyde de fer. Elles se distinguent des terres (Sienne et ombre) par leur proportion plus faible en oxyde de fer (moins de 25 %).

La terre d'ombre, d'un brun soutenu, se distingue de la terre de Sienne par sa forte proportion en oxydes de manganèse.

Une terre brûlée est une terre naturelle calcinée. Sa teinte plus ou moins rougeâtre dépendra de son degré de calcination.

Depuis le début du XXe siècle, les oxydes de fer naturels tendent à disparaitre au profit des oxydes de fer synthétiques. On trouve ces derniers sous le nom de couleurs de Mars : jaune (PY42), rouge (PR101), noir (PBk11).

 

Hématite: Cette poudre micronisée d’hématite espagnole possède une couleur très intense. Elle est spécialment résistante et facile à de lier avec des liants. En peintures avec de l’huile de lin elle fournit à la peinture de la protection contre la corrosion. À tous les liants elle absorbe les rayons UV, en augmentant ainsi sa résistance à la lumière.

Couleurs douteuses

Jaune de strontiane

Jaune de zinc

Jaune de baryte (chromate)

Outremer jaune (chromate)

 

Terre de Sienne naturelle (trop avide d´huile dans le broyage)

Terre d´ombre naturelle et brûlée (repousse au broyage `al´huile)

Terre de Cassel et Cologne (fugaces)

Brun de Van Dyck (instable)

 

Vermillon ou cinabre (manque de fixité à la lumiére et noircit au contact du plomb)

 

Violet de mars (instable dans les mélanges)

Violet minéral ("")

L´outremer violet ("")

 

Vert de cadmium ou vert permanent (instable)

Terre verte (contient beaucoup d´impuretés)

Vert malachite (instable)

Vert de Chine (instable)

 

 

Couleurs trés néfastes

Tous les chromates de plomb (à ne pas confondre avec oxyde de chrome!!!)

 

Toutes les couleurs à l´aniline dérivées de la houille doivent être bannies impitoyablement de la palette; vivacité aggresive, instables et ne résistent pas à la lumiére!

 

Toutes les laques jaunes, brunes et rouges (fugaces à la lumiére et ne séchent jamais à fond) quoique la moins néfaste serait la laque de garance.

 

Orpiment: trés beau jaune vif mais vénéneux donc dangereux.

 

Violet de magenta (fugace)

Violet de Solferino (fugace)

 

Vert Véronèse (trés sensible au contact du plomb et du souffre)

Vert minéral ("")

Vert de sheele ("")

Vert anglais (dangeureux dans tous les mélanges et fait partie des couleurs les plus instables!)

 

Bleu de Prusse (couleur la plus envahissante de la palette, à rejetter absolument!)

 

Blanc de plomb (noircit)